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Dysphasie Normandie

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2 février 2015

Les tribulations d'un jeune dysphasique (1° partie)

Le témoignage de J-C est rare. Il nous offre une compréhension "de l'intérieur" de l'enfant et de l'adolescent dysphasique

 

La maternelle

 

Je m'appelle J-C. J'ai 24 ans. Depuis mon enfance, j'ai souffert de sérieux troubles de langage. Depuis l'age de 5 ans, j'ai suivi de manière intensive l'orthophonie. Ce n'est qu'à l'âge de 16 ans que mon orthophoniste m'a dit que mes troubles de langage étaient dus à la dysphasie. Ces troubles grâce à l'orthophoniste ont beaucoup diminué mais j'ai toujours des séquelles.

 

Mes parents ont aperçu le problème à la 2ème année de maternelle quand j'avais 4 ans : je ne parlais pas. Je commençais des séances d'orthophoniste 3 fois par semaine.

 

A la troisième année de la maternelle, je sortais des sons que seuls mes parents pouvaient comprendre. On a conseillé à mes parents de me mettre dans une maison pour retardé mental ! Mais heureusement, mon orthophoniste a pu intervenir en me défendant en disant que j'étais aussi intelligent que les autres et qu'il ne fallait pas désespérer. J'ai pour cela redoublé la 3ème année de maternelle. Avec ces problèmes de langage, il y avait un problème de coordination de gestes. Je ne pouvais pas attraper et taper un ballon. Je n'arrivais pas à faire les lettres. Jusqu'assez tard, je n'arrivais pas à faire les lacets ou m'habiller.

 

 

Le primaire

 

Durant le primaire, ces troubles sont restées. J'ai suivi l'orthophonie de manière intensive (trois séances par semaine). J'avais de grandes difficultés de prononciation. J'articulais très mal. Avec la prononciation, je n'arrivais pas à structurer les phrases. Par exemple, jusqu'à l'âge de 8 ans, je n'arrivais pas à faire des phrases et n'utilisais pas le pronom " je ". J'avais tendance à ne pas dire les prépositions, ou à les utiliser à mauvais escient. Je connaissais les règles de grammaire mais je ne pouvais pas les appliquer du fait des problèmes de compréhension du sens des phrases (qui fait quoi …). Je ne pouvais pas faire une phrase sans une faute de syntaxe. Mon vocabulaire était très limité.

 

Bien entendu, j'ai dû faire face à des moqueries et des insultes des autres élèves à cause de ces problèmes de langage. Je n'avais pas de copains, ce qui a alerté mes parents et mes professeurs. A cause de cela, je me suis replié sur moi-même (toujours seul dans la cour), d'où des séances avec le psychiatre (1 à 2 séances par semaine). Le rôle du psychiatre était de m'interroger dans moi-même pourquoi cela ne marchait pas avec les autres et comment je pouvais faire. Je pense également que c'était un suivi pour voir mon état. Pour les moments difficiles, le psychiatre m'administrait du magnésium.

 

Malgré ces difficultés, j'ai pu aller au collège. Comme les professeurs étaient conscients de mes problèmes et que j'étais sérieux, ils essayaient de me noter surtout sur le fond. Mais cette réussite s'est faite au détriment du temps de loisir. En effet, je n'avais pas le temps de m'amuser. Après la classe, c'était l'orthophoniste et le psychiatre. Les week-ends étaient souvent très occupés à cause de cela. Mais ce qui m'a sauvé, c'était surtout la volonté de réussir malgré mes difficultés et une forte relation entre les professeurs et l'orthophoniste qui m'a soutenu. Je n'ai pas eu vraiment d'enfance dans le sens de m'amuser. Mais je suis tout à fait conscient que c'était le prix à payer pour m'en sortir et éviter de sortir du système.

 

 

Le collège

 

Au collège, c'est là que les progrès ont commencé à être sensibles. Ils ont pu se faire grâce à ma conscience de mes problèmes. Les plus fortes difficultés étaient dans les domaines littéraires (principalement en langue). La bête noire pour moi était les langues et tout ce qui était rattaché à la rédaction, à l'expression, à la grammaire et à l'orthographe. Quand je parlais, j'arrivais à voir mes difficultés mais le problème était de les corriger ! Dans les devoirs, je m'énervais très souvent sur ma copie du fait de la difficulté du "comment le dire ?". Je savais quoi dire mais je ne savais pas le formuler. Par moment c'était assez déprimant. En effet, dans toutes les lignes, on ne lisait que " mal dit " ou les réactions négatives de certains professeurs. Il fallait souvent être meilleur que les autres pour compenser les pertes de points dues à ces problèmes de langage. Par contre, les relations sociales étaient toujours aussi catastrophiques. Mais j'ai pu continuer à bien progresser jusqu'à l'âge de 16 ans

 

 

Aujourd’hui

 

Maintenant, la plupart de mes troubles ont diminué, même si par moment ils reviennent. Bref, comme disait mon orthophoniste, je " conserverai toujours quelques éléments de la dysphasie ". On peut toujours atténuer les effets au minimum mais jamais les supprimer. J'ai toujours des difficultés à structurer mes phrases en français et surtout dans les langues étrangères. Lors d'une rédaction, je suis beaucoup plus long car je dois toujours remettre en cause ce que j'écris (sur la forme). Mais le plus difficile reste toujours l'oral du fait que je dois penser beaucoup de choses à la fois (penser à articuler et parler lentement, se poser les questions pour éviter les fautes de grammaire ou de structures de la phrase, etc ). Et quand j'oublie ces choses, je deviens encore assez incompréhensible (d'après ce que j'entends dire). Malgré ce handicap, j'ai pu faire une réussite scolaire. A la fois mes parents, mon orthophoniste et mes anciens professeurs n'en reviennent toujours pas. A cause de cette enfance, j'ai encore des difficultés à avoir des relations avec les autres.

 

Si je dois résumer, la clé de la réussite est surtout fondée sur les relations : Parents - Orthophoniste - Professeurs - Psychiatre.

 

S'il n'y avait pas eu cette relation et ces gens supers, je serai peut-être à l'école pour retardé mental ou je me serais au mieux arrêté en primaire. Mais grâce aux associations, on peut savoir que les enfants dysphasiques sont des enfants avec une intelligence normale. Quand mon orthophoniste m'a dit que j'étais dysphasique, je pensais que c'était une " maladie " typique à moi. Or, je me suis rendu compte que non.

 

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6 octobre 2011

Hot spot enseignants

Dans la catégorie "conférence du 08/10/2010", découvrez ou retrouvez nos dossiers à télécharger sur les adaptations pédagogiques pour les enfants dysphasiques et dyspraxiques, de la maternelle jusqu'au collège.

7 mars 2011

Conférence "le développement du langage de 0 à 5 ans"

Le 13 mai 2001, conférence sur le développement du langage au CHU de Rouen.

Pour + d'informations, cliquez sur le lien

Conf_rence_13_mai_2011

14 octobre 2010

L'insertion professionnelle des dysphasique

A l'occasion de la 4° journée nationale des dys, l'association Avenir Dysphasie a mené, de juin à septembre 2010, une enquête sur l'insertion professionnelle des jeunes dysphasiques.

Enquete_insertion_professionnelle_

5 octobre 2010

Les adaptations pédagogiques en classe

Si vous cherchez sur le net des informations sur les troubles dys, vous risquez d’être rapidement noyés sous la masse de liens, d’exemples, de renseignements, de données plus ou hétérogènes.

C’est pourquoi nous avons opéré une sélection drastique du strict minimum à savoir si vous avez (ou lorsque vous aurez) un élève dysphasique ou dyspraxique dans votre classe. 

Vous trouvez ci-dessus une liste de documents téléchargeables et des liens (voir ci-dessous), lorsque les fichiers sont trop volumineux pour ce blog.

Certaines des adaptations proposées relève du bons sens ou se découvrent par l’expérience, d’autres sont plus pointues. A notre mesure, nous espérons ainsi répondre à certaines de vos questions pour aider nos enfants dys.

Nous sommes curieux de vos commentaires, de vos remarques, des adaptations que vous avez mises en place, ou tout simplement de votre intérêt pour la problématique dys et la pour la table ronde du 8 octobre 2010 : merci de nous laissez un message au bas de cette page lors de votre passage

Merci également d’accompagner nos enfants dys tout au long de leur scolarité par vos encouragements et votre aide quotidienne.

Liens sur la dysphasie

1-      Un exemple d’une classe dysphasie : http://ash.edres74.ac-grenoble.fr/spip.php?article686 (voir l’avant dernier fichier « la classe du Vernay »)

2-      Différentes méthodes pour élèves dysphasiques : http://aadr.free.fr/spip.php?article160 (troisième fichier)

3-      La Seine Maritime n’est pas en reste : http://ash-a.spip.ac-rouen.fr/spip.php?article123 (Plan départemental d’action pour les élèves présentant un trouble spécifique du langage oral/écrit)

Liens sur la dyspraxie

A-     Le site du Docteur Pouhet, médecin de rééducation fonctionnelle spécialisé dans les troubles des apprentissages : http://sites.google.com/site/dralainpouhet/les-dys-troubles-specifiques

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5 octobre 2010

Des dossiers à télécharger

29 novembre 2008

Les établissements primaires pour dysphasiques

La dysphasie est un handicap « nouveau ».

C’est pourquoi les écoles qui prennent en charge les enfants dysphasiques sont, historiquement, des établissements qui s’adressaient (et s’adressent encore) à des enfants dyslexiques ou à des enfants déficients auditifs.

Le primaire en Seine Maritime

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Le primaire dans l’Eure

_coles_Eure

24 novembre 2008

La couleur des mots

La couleur des mots

Un film de Philippe Blasband, avec Mathilde Larivière, Aylin Yay et Serge Demoulin

(France)

Genre : Drame - Duree : 1H13 mn

Distributeur : CQFD

Sortie en salles le 17 Janvier 2007

Année de production : 2006

Résumé

Marie, jeune Française dysphasique, se sent dans sa langue comme dans une langue totalement étrangère. Alors, elle reste en panne sur le bord des autoroutes de la communication. Au fil de ses rencontres, nous comprenons combien ce langage défectueux creuse entre elle et le monde un fossé difficilement franchissable. Car, au-delà de l’anormalité, blessure ressentie depuis l’enfance, d’autres obstacles menacent de l’isoler encore davantage : son propre enfant, dont on la prive, le chômage, l’alcool dont elle abuse, et, tapie derrière l’agressivité, la fierté et le refus de la pitié, une immense soif d’amour.

24 novembre 2008

La couleur des mots

23 novembre 2008

Rémi, dysphasique et dispraxique

http://www.curiosphere.tv/blog.cfm?v=107136

Rémi, 11 ans, est dysphasique et dyspraxique. Pendant de nombreuses années, personne n’a pu mettre un nom sur les troubles dont il souffre. Après un parcours douloureux à l’école primaire, il est enfin entré dans un établissement médico-social public, l’Institut Gustave Baguer (Asnières, 92600), un environnement adapté avec des enseignants spécialisés où il a pu s’épanouir. Mais l’avenir reste incertain.

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